Loi travail : les fantômes des mobilisations – Libération
31 Maggio 2016A Paris, le 26 mai. Romain D., 28 ans, a été blessé à la tête après le jet d’une grenade de désencerclement. Photo Julien Muguet
liberation.fr – Loi travail : les fantômes des mobilisations. Les derniers cortèges ont été marqués par de nombreux incidents. Le plus grave est survenu jeudi à Paris, lorsqu’un jeune homme a été blessé après le jet d’une grenade de désencerclement. «Mediapart» publie deux nouvelles vidéos de la scène. –
Mise à jour lundi soir : Mediapart a publié deux nouvelles vidéos (accès abonnés) capturant le moment où des policiers ont lancé une grenade de désencerclement dans la foule, le 26 mai à Paris, blessant grièvement Romain D. à la tête.
La première prouve que «les policiers qui sont intervenus cours de Vincennes […] ont utilisé cette grenade sans être confrontés à aucun danger imminent, au milieu d’une foule composée pour beaucoup de curieux et de journalistes».
La deuxième montre des policiers lancer «deux grenades lacrymogènes en direction de la foule, l’une d’elle [atterrisant] à un mètre à peine du blessé».
Près de 350 policiers blessés, au moins des centaines de manifestants dans la même situation (ce qui a déclenché l’ouverture d’une quarantaine d’enquêtes internes par l’IGPN, la police des polices) et la crainte croissante d’un dérapage aux conséquences bien plus funestes dans les prochaines semaines.
«Depuis trois mois, c’est ma hantise», confirme une ministre à Libération.
Les morts de Malik Oussekine en 1986 et de Rémi Fraisse en 2014, qui avaient à chaque fois entraîné le retrait des projets contestés, restent évidemment dans les mémoires.
Œdème cérébral. Lors de la dernière journée de mobilisation, jeudi, le mouvement de contestation du projet de loi travail a de nouveau été marqué par de très nombreux heurts entre manifestants et forces de l’ordre. De multiples vidéos témoignant de violences policières ont été diffusées dans la foulée : manifestante traînée par les cheveux, passante repoussée au visage et jetée à terre sans raison apparente à Toulouse, militant CGT frappé à coups de pied alors qu’il est au sol à Paris…
L’incident le plus grave s’est déroulé dans la capitale, à quelques pas de la place de la Nation, lorsqu’un homme de 28 ans, Romain D., s’est écroulé à la suite d’un lancer de grenade de désencerclement par un fonctionnaire de la préfecture de police.
Encore hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière ce week-end, dans un état jugé préoccupant, le jeune homme souffrait d’un œdème cérébral et se trouvait sous sédation profonde. Selon le site Taranis News, qui suit de près le mouvement social, «les médecins s’attendent à ce qu’il souffre d’importantes séquelles neurologiques quand il sera sorti du coma». Joints lundi, ni l’hôpital ni les autorités n’ont souhaité apporter plus de précisions.
Quelques heures à peine après cette blessure, la plus grave depuis le début du mouvement social, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris du chef de «violence volontaire commise par personne dépositaire de l’autorité publique». Confiée à l’IGPN, elle devra déterminer «si les blessures du jeune homme sont bien consécutives au jet de la grenade», confie une source judiciaire.
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«A ce stade, il n’existe aucune certitude.» Même prudence du côté de l’Intérieur, où on ajoute que la grenade a été lancée «conformément à la doctrine, c’est-à-dire vers le bas». Autre objectif des enquêteurs : «Vérifier que les blessures sont compatibles avec ce que peut causer une grenade de ce type.»
Les fonctionnaires de l’IGPN ont récupéré plusieurs vidéos de la scène et auditionné une dizaine de policiers. Un élément clé pose question : «Les grenades de désencerclement font beaucoup de bruit et ont un effet dissuasif mais ne sont pas susceptibles de causer une blessure grave, assure une source proche de l’enquête. Le règlement oblige à les jeter au ras du sol.
Ensuite, elles explosent et libèrent des plots en caoutchouc et en mousse. Toutefois, ils restent à 50 cm du sol. Dans le pire des cas, ils peuvent monter à 1,10 m, 1,20 m. Mais 1,70 m, cela semble improbable. En plus, ce n’est censé faire que des bleus. Or la blessure est très grave.»
Fossé. Les photographes Olivier Laban-Mattei et Julien Muguet, qui ont assisté à la scène et sont ensuite venus en aide à Romain D., livrent un récit bien plus étayé. «Des badauds s’étaient rassemblés autour d’une résidence fermée où se trouvaient quelques policiers avec un gamin interpellé quelques minutes auparavant dans le métro. Ils demandaient sa libération, mais dans une ambiance bon enfant, raconte Laban-Mattei.
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Il n’y avait pas de tension palpable, ni de violence.» Il est 18 h 51 quand des renforts, des hommes d’une compagnie d’intervention de la préfecture, arrivent sur place. «Sans aucune sommation, l’un d’eux a lancé une grenade de désencerclement», développe le photographe, qui voit ensuite Romain D. «tomber sur l’arrière du crâne, sous l’effet de la détonation.
On a l’impression qu’il se prend un éclat. En tout cas, la plaie à la tempe gauche n’est pas due à sa chute». Julien Muguet, de son côté, souligne le côté «peu coopératif» des forces de l’ordre au moment d’apporter les premiers soins à la victime, qui saignait abondamment : «Un policier en civil, à qui on demandait des pansements, a rétorqué qu’il n’était pas CRS. Sous-entendu, que ce n’était pas son problème.»
Cet épisode risque en tout cas de creuser à nouveau le fossé entre des manifestants de plus en plus remontés et un ministère de l’Intérieur recroquevillé derrière une communication intangible. «Tous les matins, Bernard Cazeneuve répète les mêmes consignes : fermeté à l’égard des casseurs et respect nécessaire d’un usage proportionné de la force.»
Sorgente: Loi travail : les fantômes des mobilisations – Libération
Gli avvenimenti di questi giorni in Francia hanno riportato sui giornali i nomi di Zyed Benna e Bouma Traoré. La loro morte, il 27 ottobre 2005, fu la miccia per la grande rivolta delle banlieue in novembre. Ma il ricordo corre anche a un’altra “mort indigne”, quella di Malik Oussekine.
A PARIGI QUELLA NOTTE ERA CALDO….
LA MORTE INGIUSTA DI MALIK OUSSEKINE
(Gianni Sartori)
Sabato 6 dicembre 1986. La mezzanotte è passata da 20 minuti.
Nel garage della Prèfecture de Paris 43 poliziotti del Peloton de voltigeurs motoportés, (cagoule – passamontagna – nero e casco bianco, muniti di matraque – manganello – di legno lungo un metro) ricevono l’ordine atteso per oltre dieci ore: “PMV, en place!”.
Un’ora e mezza più tardi Malik Oussekine incrocerà la strada di questi vigilantes di Stato motorizzati. Non ne uscirà vivo.
Un passo indietro.
Nell’estate del 1986 il sindacato studentesco UNEF-ID lanciava una grande mobilitazione contro il progetto di riforma della scuola superiore proposto dal secrétaire d’Etat aux Universités, Alain Devaquet.
Il 22 novembre vengono convocati gli états généraux étudiants alla Sorbonne. Da qui partirà l’indicazione di uno sciopero generale e di una grande manifestazione per il 27 novembre.
Intanto, rispondendo all’appello della Féderation de l’Education nationale, il 23 novembre duecentomila persone scendono in piazza contro la politica educativa del governo. Non è che l’inizio: due giorni dopo, il 25 novembre, sono già una cinquantina (su 78) le università in sciopero. Migliaia di studenti medi organizzano manifestazioni spontanee a Parigi. Il 27 saranno oltre 500mila in tutte le grandi città francesi.
Il 28 novembre il governo rinvia alla commissione il progetto che stava per essere sottoposto all’Assemblea nazionale. Ma non basta: gli studenti esigono che il progetto venga ritirato, non solamente ridiscusso.
Il 29 novembre il coordinamento degli studenti conferma la manifestazione indetta a Parigi per il 4 dicembre.
E’ ormai notte sull’ esplanade des Invalides. Circa 300mila studenti rimangono ancora in attesa del ritorno delle delegazioni inviate all’Assemblée e al ministére de l’Education nationale.
La risposta genera rabbia e sconforto: il progetto viene confermato.
Dopo qualche improvvisato sit-in e sporadici scontri (sul quai d’Orsay), la polizia fa uso di cannoni ad acqua e lanci di granate (causando molti feriti, alcuni gravi) per disperdere la folla.
Il giorno successivo, 5 dicembre, migliaia di studenti si riuniscono spontaneamente, anche se in maniera alquanto disorganizzata, nel quartiere Latino. Si aspetta, senza farsi illusioni, la dichiarazione di René Monory, ministro dell’Education nationale, prevista per le 20. Per il momento non si registrano “disordini”.
Stando ai ricordi dei presenti, la serata, rispetto ai parametri stagionali, era particolarmente douce; le persone passeggiavano, si formavano capannelli informali di discussione, circolava molta cordialità.
Alcuni ragazzi avevano acceso un falò, ma non si vedevano né barricate, né saccheggi. Soltanto alcuni sacchi di sabbia venivano prelevati da un cantiere e messi di traverso, alla buona, in rue Racine. Onde evitare “provocazioni”, altri studenti erano prontamente intervenuti per togliere la simbolica “barricata” (alta, pare, non più di 30 centimetri).
Man mano che le ore trascorrono la piazza si va spopolando. Rimangono soltanto trecento manifestanti, in attesa di conoscere i risultati di una assemblea generale “sauvage” in corso alla Sorbonne dove il rettore aveva già richiesto alla polizia di intervenire. Lo sgombero viene pianificato con cura dal prefetto Jean Paolini, dal direttore della Sécuritè publique George Le Corre e dai commissari Jean-Paul Copie e Robert Bonnet.
In campo, otto compagnie di CRS, tre squadroni di gendarmes mobiles e la compagnie de maintien de l’ordre della Prefettura. Una volta sgomberata la Sorbonne, si dovrà “ripulire” rapidamente il quartiere per evitare che gli studenti si riuniscano nuovamente all’esterno.
L’ordine di evacuazione arriva alle ore 1,08. In pratica, circa tre quarti d’ora dopo che è stato ordinato per radio al PVM di intervenire nel quartiere Latino. Questi motociclisti, definiti “unité de choc” e già noti per la loro brutalità, sono addestrati militarmente per intervenire in contesti ben più gravi. Forse le autorità avevano sopravvalutato il numero e la combattività dei manifestanti? Si temeva una riedizione del Maggio ’68 a quasi venti anni di distanza? In ogni caso, la decisione di far intervenire il PVM è stata quantomeno aberrante.
Intanto dalla Sorbonne gli occupanti escono con le braccia alzate e tutto sembra procedere pacificamente. Sembra soltanto. Sarebbe, secondo i testimoni, verso le ore 1 e 30 del mattino che il comportamento della polizia comincia a inasprirsi. Un atteggiamento dovuto forse alla fretta di concludere l’operazione. Il PVM piomba su alcuni manifestanti intenti a rovesciare un bidone della spazzatura in rue Gay-Lussac. L’orda di moto semina il panico, sale anche sui marciapiedi, vengono colpite persone che semplicemente rientravano a casa dal bar o dal ristorante. Alle 1 e 30, l’ala destra del plotone (sette equipaggi), guidata dal brigadier-chef Jean Schmitt risale il boulevard Saint-Michel e imbocca a tutta velocità rue Racine inseguendo una ventina di presunti manifestanti.
E’ a questo punto che la moto di Schmitt si ribalta, probabilmente per una brusca frenata. Un ragazzo, terrorizzato dalle sirene, dal rombo dei motori, dall’evidente aggressività dei poliziotti sta fuggendo a gambe levate.
Non meno spaventato, a pochi metri sta correndo anche un alto funzionario del ministero delle Finanze, Paul Bayzelon, rientrato da una cena nel momento sbagliato.
Sentendo i motori, Bayzelon ricordava di aver pensato: “non mi picchieranno, sono ben vestito…”, ma poi saggiamente aveva cominciato a correre. Dalle moto, i poliziotti colpiscono chiunque capiti a tiro. Il ventitreenne Garcia, alla sua prima missione di PVN, scende dal mezzo guidato dal collega Giorgi e comincia a inseguire a piedi i fuggitivi (contravvenendo al regolamento). Il caso, o il destino, metterà Malik a portata della sua matraque.
Arrivato al numero 20 di rue Monsieur-le-Prince, Paul Bayzelon riesce a entrare nel palazzo dove abita. Dietro di lui, terrorizzato, si getta Malik in cerca di rifugio. Bayzelon, ancora nella hall del palazzo, ne intravede il volto incollato all’esterno della porta a vetri. Dirà di essere rimasto colpito dagli occhi pieni di terrore. Gli apre e anche Malik si rifugia nella hall.
Al momento di richiudere la porta, due (o forse tre) poliziotti, tra cui Garcia e Schmitt (e forse anche Christian Giorgi, la dinamica non è mai stata completamente chiarita), entrano di forza e si precipitano su Malik massacrandolo a colpi di manganello. Lo colpiscono soprattutto alla testa e contemporaneamente lo prendono a calci nel ventre e sulla schiena. Bayzelon testimonierà che all’entrata dei poliziotti Malik aveva gridato: “Je n’ai rien fait…Je n’ai rien fait…”. Poi più niente, solo i grugniti dei picchiatori e i colpi sordi delle manganellate. I poliziotti escono, ma rientreranno subito, pestando anche Bayzelon, in quanto Schmitt aveva perso la sua pistola. Malik è in un mare di sangue. Verrà soccorso, comunque troppo tardi, solo casualmente. Un’ambulanza del SAMU passa per rue Racine e viene fermata da alcuni passanti. Dopo alcuni tentativi di rianimarlo, il medico si rende conto che per il giovane ormai non c’è più speranza. Finge ugualmente un ricovero d’urgenza, forse per evitare possibili disordini data che una piccola folla si va ammassando davanti al civico 20 di rue Monsieur-le-Prince. Il resto è la triste cronaca di una famiglia sconvolta dalla notizia: Malik è morto. Ammazzato di botte dalla polizia.
Ma chi era Malik Oussekine?
Nato il 18 ottobre 1964, era figlio di un camionista (in precedenza minatore e muratore) di origine algerina morto nel 1978. La famiglia abitava in un HLM (casa popolare) a Meudon-la Foret. Colpito fin dalla nascita da una malattia dei reni, aveva trascorso buona parte della infanzia tra ricoveri ospedalieri, cure, controlli e trattamenti.
Stando alle testimonianza raccolte da Nathalie Prévost, all’epoca studentessa dell’école de journalisme e amica della sorella, Malik era un ragazzo educato e gentile che non parlava mai dei suoi problemi di salute. Così lo ricordava il preside della sua scuola dove si distinse per discrezione e impegno. E comunque sempre “ansioso di vivere” incoraggiato in questo dai fratelli maggiori. Gioca a tennis, nuota, si iscrive a un corso di karaté, si allena a basket in un club. Sogna di diventare musicista, ama soul e funk. Con l’adolescenza i suoi problemi di salute si aggravano. Dal 1986 deve sottoporsi a dialisi e un fratello inizia le pratiche per donargli un rene. Malik rimane comunque un ragazzo intraprendente che ripone molte speranze nel futuro (“il est confiant dans son avvenir”). Per un anno rimane in cura presso un centro di Avon dove può continuare i suoi studi tra un trattamento e l’altro. Quando il fratello Ben Ammar lo porta a vivere vicino a lui, nel XVII, Malik si iscrive all’ESPI, una scuola di economia.
“Assiduo, puntuale, attento alle lezioni…” lo ricordano i professori. Forse un po’ solo, geloso della sua indipendenza e sempre molto reticente sulla malattia. Grazie all’aiuto dei familiari (i fratelli sono piccoli imprenditori), ha la possibilità di compiere qualche breve viaggio in Italia, Spagna e Gran Bretagna. Poi, nel settembre 1986, negli Stati Uniti presso la famiglia di un medico dove può essere seguito.
Ritorna a Parigi colmo di entusiasmo. Sicuramente molto idéaliste, non è però impegnato politicamente. Si sente francese e solo per pochi mesi frequenta l’Amicale des Algèriens en Europe e più tardi la Fusion (più che altro per curiosità secondo il fratello). Da sempre interessato alle questioni religiose, avrebbe preso in seria considerazione l’ipotesi di diventare cattolico e forse anche di farsi prete. In tasca, quando viene massacrato, aveva una copia del Nuovo Testamento. Pochi giorni prima aveva voluto incontrare due sacerdoti, P. Baudin e P. Desjobert che lo ricordano come “molto determinato, anche se forse un po’ impaziente”.
Sicuramente, dicono “Malik è stato colto dalla morte in un momento in cui stava compiendo scelte profonde”. Scelte che due o tre poliziotti hanno stroncato sul nascere, à coups de matraque, una sera di dicembre 1986.
Oggi Malik Oussekine avrebbe 57 anni.
(Gianni Sartori)