Service national universel : les jeunes devront s’engager un mois – Libération
27 Giugno 2018
«Libération» dévoile les détails du SNU, qui sera obligatoire pour tous les adolescents âgés de 16 ans. Le dispositif se compose d’une séquence obligatoire d’un mois, et d’une autre, facultative, d’une durée de trois mois minimum. Service national universel : les jeunes devront s’engager un moisSoutenir un «sentiment d’appartenance» nationale, construire une «société plus résiliente» : tels sont les objectifs qu’assigne le gouvernement au Service national universel (SNU). Une promesse de campagne d’Emmanuel Macron dont les grandes lignes seront dévoilées mercredi, après le Conseil des ministres, et dont Libération a pris connaissance.Longtemps hésitant sur les modalités, l’exécutif reprendra pour l’essentiel les préconisations du groupe de travail présidé par le général Daniel Ménaouine. Installé en février, celui-ci a remis son rapport fin avril. Mais beaucoup de détails restent encore à préciser : le même de groupe de travail se voit donc chargé d’animer, jusqu’à fin octobre, une concertation en ligne et sur le terrain, pour donner au SNU sa forme définitive.Comment le SNU sera-t-il organisé ?Le gouvernement va suivre les recommandations du groupe de travail : le SNU se composera d’une séquence obligatoire d’une durée d’un mois, et d’une autre facultative d’une durée de trois mois minimum. Dans la première, la moitié des jours seront dédiés à «un projet collectif élaboré en lien avec les associations et les collectivités», en internat, et l’autre à une phase plus passive d’«apprentissage». Cette dernière comportera des modules d’éducation civique, des cours de premiers soins, l’intervention de représentants de l’armée… Ce mois obligatoire sera réparti pour partie sur le temps scolaire, pour partie sur les vacances.La séquence facultative, elle, pourra prendre la forme d’un engagement dans une association ou un autre organisme «labellisé» SNU. Eventuellement rémunéré, le travail accompli dans ce cadre pourra s’accompagner d’autres incitations : crédits universitaires, crédits sur le futur «Pass culture», facilités d’accès au code de la route et au permis, voire à la fonction publique…Qui sera concerné par le SNU ?Le SNU s’adressera à la totalité des jeunes de 16 ans, garçons et filles. Un âge cible qui n’interdira pas de rares reports dans le temps, voire des exemptions. «Dans le cas d’une jeune fille qui serait mère à 16 ans, par exemple», illustre l’Elysée, tout en soulignant que ces dispenses ne concerneront que des «cas de force majeure» et qu’il s’agit d’aller «bien plus loin que le service militaire» dans l’universalité du dispositif. Le «diplôme» du SNU pourrait d’ailleurs conditionner d’autres démarches, comme la présentation au bac. Si quelques pionniers effectueront leur service dès 2019, sans doute sur la base du volontariat, il faudra quelques années avant que le système ne tourne à plein régime. L’exécutif souhaite qu’il touche 50 % de la classe d’âge en 2022. Il faudra d’ici-là avoir retouché la Constitution, pour rendre possible l’immobilisation temporaire d’une partie de la population.Quel encadrement pour les jeunes qui feront le SNU ?L’Elysée compte sur des structures existantes pour héberger les 800 000 jeunes appelés chaque année à effectuer leur SNU. «Il y a les internats scolaires : l’Education nationale est capable d’y héberger une bonne partie des jeunes mobilisés. Il y a aussi les réseaux d’éducation populaire qui gèrent des centres de vacances, et les ressources immobilières des collectivités.» Autre donnée du problème : l’exécutif souhaite encourager le plus large brassage social et géographique des participants. «L’idée n’est pas d’être affecté à 500 mètres de chez soi. Dans l’idéal, chaque individu serait susceptible d’être affecté dans n’importe quelle région», confirme l’équipe du chef de l’Etat. Quant à la nature du personnel encadrant, le sujet reste à trancher. La tâche devrait toutefois revenir à des équipes spécifiquement formées, et pas ou peu à des militaires. Autre sujet à débattre lors de la concertation : le port éventuel d’un uniforme. Le coût total du SNU dépendra de ses modalités, mais l’exécutif n’exclut pas qu’il soit inférieur aux estimations du groupe de travail, soit 1,7 milliard d’euros d’investissements et un coût de fonctionnement annuel entre 1 et 1,5 milliard d’euros.Quel accueil par la jeunesse ?Début juin, plusieurs organisations de jeunesse avaient fustigé dans le SNU un système «obligatoire, rigide et contraignant». Des critiques qu’est censée désarmer la future concertation. «Il y avait encore l’idée d’une sorte de service militaire, alors qu’il s’agit d’en faire un moment bénéfique pour tous, notamment avec la détection de problèmes scolaires et sociaux», souligne l’Elysée. C’est d’ailleurs l’Education nationale, plus que le ministère des Armées, qui devrait piloter le dispositif.
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